Management Leadership | Marketing/ventes | Production/qualité | Services achats | Stratégie

Relais de croissance n°4 : Les dépenses d’investissement – CAPEX

Il s’agit ici d’évaluer votre capacité de production et les conséquences sur votre logistique, vos entrepôts (que ce soit le stockage des matières premières ou des produits finis).

L’une des plus grandes questions sur laquelle vous pencher à ce niveau, c’est celle-ci : dois-je fabriquer moi-même ou bien sous-traiter ? « Make or buy » comme disent les anglophones.

La fabrication :

Si vous fabriquez vous-même, vous allez pouvoir contrôler tous vos coûts de production, contrôler également votre développement produit et vous conserverez la plus-value sur le produit fabriqué. De plus, et ce n’est pas à négliger, vous n’aurez pas de frais de transport (en provenance du fournisseur) sur le produit fini.

Oui, mais… qui dit fabrication dit évaluation du taux d’utilisation des lignes de production. Car ces lignes sont des investissements lourds, il vous faut les rentabiliser. Alors tout le monde se penche sur l’indispensable TRS, le taux de rendement synthétique.

Le TRS est bien un indicateur clé pour le responsable de production. Pourtant, il faudrait avoir le courage de le laisser de côté parfois. Pourquoi ? Et bien simplement parce qu’il y a fort à parier que vous n’avez pas qu’une seule machine, pas qu’une seule ligne de fabrication, et qu’il vous faut tenir compte de vos capacités de transport et de distribution. La production est un tout. Il ne sert à rien de d’avoir un TRS parfait sur chacune de vos machines tout simplement parce qu’elles ne travaillent pas toutes au même rythme. Optimiser le TRS sur chacune de vos machines ne fera qu’augmenter vos stocks d’en-cours et/ou accroitre vos ruptures de stock de matières premières et composants.

Le gain de productivité réalisé sur vos équipements et la rentabilité que vous aurez dégagée sera dépensée dix fois en achats de composants et de matières premières dont vous aurez besoin pour alimenter vos machines (voir le chapitre 3 – la gestion de votre trésorerie).

Devant les machines les plus lentes, vous risquez de voir les stocks d’en-cours augmenter. Devant les plus rapides, vous vous exposez à manquer de travail. C’est alors que vous pourriez décider de fabriquer « de l’avance » : des commandes non-urgentes, juste pour ne pas laisser la machine inutilisée, pour occuper les ouvriers, ne pas les laisser à « ne rien faire ».

Le résultat, c’est le risque de voir :

  • Exploser certains stocks d’en-cours,
  • Multiplier des fabrications inutiles (trop en avance, pour lesquelles vous prenez d’ailleurs le risque de ne pas avoir de commandes ou des commandes modifiées/annulées),
  • Aggraver les ruptures de stocks sur vos matières premières,
  • Augmenter les stocks des produits semi-finis qui s’entassent, pour lesquels vous multipliez les manipulations (il faut les transporter pour dégager le passage) et, par conséquent, en compromettre la qualité.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, plus les stocks d’en-cours sont élevés, plus les flux s’écoulent lentement.

Et ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la capacité maximum d’une usine, c’est la capacité maximum de la machine la plus lente.

Cela signifie que le TRS de certains de vos équipements risque d’être très mauvais, parce qu’ils seront handicapés par ces machines lentes (appelées également « goulot d’étranglement »). C’est donc à ce niveau que se pose la question de la sous-traitance. Pour augmenter la capacité de production d’une machine sans déstabiliser le reste de votre production, vous pouvez sous-traiter la production des pièces qui engorgent vos « goulots d’étranglement ».  Vous pensez que ça vous coûtera cher ? Oui certainement. Mais la bonne question est de savoir si ça vous coûtera plus cher que le coût de toutes vos autres machines qui attendent le produit qui doit sortir de la machine « goulot ».

L’attente ou l’arrêt sur une machine goulot :
≠ coût de la machine qui attend ou qui est arrêtée
= coût d’attente ou d’arrêt de toute l’usine

Alors est-ce à dire qu’il ne faut pas calculer le TRS ? Non bien sûr, vous en avez besoin pour optimiser votre performance, votre qualité et vos disponibilités. Il faut juste le calculer lorsque vous avez besoin de la machine.

Et comment savoir comment fabriquer et à quel rythme ? Et bien c’est le rythme de vos ventes qui va vous le dicter, et bien sûr il vous faudra tenir compte des ventes saisonnières. Mais en règle générale, vous pouvez appliquer le principe suivant :

L’ OTIF prime sur le TRS
La commande complète mise à disposition à temps prime sur votre taux de rendement machine.

Pour vous aider à y voir clair, une approche LEAN vous sera très utile, à condition de ne pas y convier uniquement les collaborateurs travaillant en production, mais également ceux des autres services, notamment commercial, achats, R&D…

Laisser un commentaire